Dans l’angle de la salle d’exposition, les deux films agissent par destruction et reconstruction complémentaires. Anouk Féral y incarne, dans chacun d’eux et dans l’ensemble, une seule et même figure, telle celle d’un test de Rorschach.
Dans l’exposition Van Cleef & Arpels au Musée des Arts Décoratifs de Paris, une nuit, entre les centaines de socles vides, destinés à accueillir les pièces de joaillerie, la jeune femme accroupie prend dans ses mains pierres précieuses et osselets sanglants de mouton.
Lors d’une représentation nocturne au Cirque Tzigane Romanès, à Paris, juchée sur des gradins, en perfecto noir, cigarette aux lèvres, elle maquille sa beauté qui part en fumée. Touché nonchalamment, son visage ne cesse de s’absenter du miroir qu’elle tient dans une main, visage que redessine l’autre main.
Rien ne vient expliciter le titre, barré d’un trait horizontal, qu’une seule question in extremis : dans l’angle mort, lequel des deux films est le deuil de l’autre ?
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Remerciements
L’artiste remercie le joaillier Van Cleef & Arpels, le Musée des Arts Décoratifs de Paris, le Cirque tzigane Romanes, la Société d’Équitation de Paris et le socleur Aïnu.