Né à Tokyo en 1985, Motoyuki Daifu vit et travaille à Kanagawa au Japon. Il est diplômé du Tokyo Visual Arts College en 2007. Il décide à l’âge de 19 ans, alors qu’il est encore étudiant, de se consacrer à la photographie, en documentant dans des clichés bruts l’intimité de sa famille.
En 2014, l’artiste se place comme l’un des finalistes pour le prestigieux prix Pictet ainsi que pour le Nissan Art Award en 2017. Son travail fera l’objet de nombreuses publications dont Lovesody (Little Big Man Books, 2012) et Project Family (Dashwood Books, 2013) ainsi qu’Hypermarché-novembre (The Gould Collection, 2018) qui juxtapose ses images et des poèmes de l’écrivain français Michel Houellebecq.
En 2008, Motoyuki Daifu a 23 ans et s’éprend éperdument d’une mère, célibataire, d’un garçon de deux ans, qui attend un nouvel enfant. Leur relation devient le sujet d’une série de photographies en couleur empreintes de joie et de tendresse mais aussi de mélancolie, pour laquelle il invente le titre « Lovesody » – un mot-valise réunissant les termes en anglais « amour » et « rhapsodie », et qui traduit cette histoire aussi inattendue que fulgurante, leur idylle ne durant que six mois. Le regard de l’artiste passe sans cesse de celui d’un amoureux fervent à celui d’un ami complice ou d’un père protecteur.
Le photographe réalise le portrait émouvant et sans fard de leur vie quotidienne dans un petit appartement où règne un certain chaos, dans des clichés très intimes sans mise en scène, à mille lieues de nos idées reçues sur la maison japonaise structurée et minimaliste. La série nous invite en même temps à découvrir la beauté et la grâce dans le désordre de la vie.
Image en une : De la série « Lovesody », 2008 – © Motoyuki Daifu