Après Tout doit disparaître en 2017 et L’oeil double en 2019, le nouveau livre d’Hervé Baudat publié par BERGGER éditions, s’étend sur cinq années de la vie du photographe. Cinq années pendant lesquelles il s’éloigne de la ville pour rester auprès de sa grand-mère sans mémoire. Dérives et navigations des étoiles entremêle notes et photographies d’un quotidien qui oscille entre la capitale et les heures longues dans la baraque familiale. Ce livre embrasse une période particulière de ma vie, de 2018 à 2022, où j’ai passé la plupart de mon temps en Corse auprès de ma grand-mère Jacqueline Maurel-Tafanelli – très âgée, qui vit avec un Alzheimer que je qualifierai de joyeux et ombrageux. Je suis seul avec elle, chaque après-midi nous marchons. L’hiver nous buvons du champagne au soleil dans le jardin. C’est tout ? Pas tout à fait. Vous devinez la fin de l’histoire mais pas le déroulé : ces jours rares où je m’évade en bagnole dans les montagnes bleues de l’Alta Rocca ou m’envole brièvement vers les soirs parisiens. Là, je connais la fragilité et les bonheurs éblouissants. Liberté conditionnelle, ivresse des photographies. Hôtels, rendez-vous sous les roses. Secrets, existences réelles, blessures apparentes, blessures conjointes.