Réalisée par Denis Dailleux à partir de 1987, cette série de portraits, publiée ici pour la première fois, commence par une rencontre dans le train avec “une bande de joyeux banlieusards, un radiocassette à la main qui diffusait du rap.” Deux mois plus tard, le photographe a rendez-vous avec eux à la gare de Persan-Beaumont (Val d’Oise). Son immersion va durer cinq ans. Les longues séances de poses qu’il mène avec les jeunes du quartier ne seraient sans doute plus possibles aujourd’hui sur ce territoire où la situation était déjà tendue.
Ainsi, la puissance intemporelle des photographies de Denis Dailleux, alliée au texte engagé d’Abdellah Taïa avec lequel il est retourné à Persan-Beaumont trente ans plus tard, font de ce livre une parution importante sur le sujet sensible des banlieues.