Eikoh Hosoe est un des grands noms de la photographie japonaise. À quatre-vingt-huit ans, l’influence et le magistère de cet artiste, dont l’oeuvre n’a cessé de bousculer et d’interroger l’âme même de la culture japonaise, sont d’une intacte fécondité. Ami de l’écrivain Yukio Mishima et de Tatsumi Hijikata (fondateur du butô), il incarne l’avant-garde de la création nippone. C’est autour de la représentation du corps – et singulièrement de la nudité, strict tabou de la civilisation japonaise -, de sa sensualité, que se concentre et se développe son art, dans un langage photographique et un style foncièrement novateurs où le grain de l’image, ses mises en scène, ses contrastes, son esthétique quasi baroque imposent une vision qui à bien des égards peut se percevoir comme révolutionnaire.