Restitution Stage – Murmures d’objets

Restitution Stage – Murmures d’objets

Le stage-atelier proposait aux enfants de créer des petits mondes photographiques à partir d’objets abandonnés, ramassés, trouvés ou d’objets de leur quotidien.

En partant du travail photographique de Magali Lambert, les enfants ont été invités à créer leurs propres histoires à partir d’associations d’objets. Leur imaginaire a été convoqué afin de leur donner la parole et d’ainsi doucement laisser les objets nous murmurer leurs mystères.

Dans un premier temps, Magali Lambert a présenté son travail et sa démarche artistique aux enfants, à partir de son livre Venus du jamais-mort et plus particulièrement sa série “Tu es une merveille, 2013-2017”.  Elle a introduit la notion de série photographique, la question du choix des objets photographiés sur un fond neutre, et le dialogue qui se crée par leur rapprochement.

Dans un premier temps, les enfants ont été invités à piocher trois cartes d’objets utilisés dans la création photographique de Magali Lambert, et à raconter l’histoire que leur évoquait ce rapprochement. Les enfants se sont interrogés par écrit sur le nom, la matière, l’âge, la nature (artificielle ou naturelle) de ces objets, sur leur usage et les émotions qu’ils nous transmettent.

Puis, pour une première expérimentation et prise en main de l’appareil photo, il a été proposé aux enfants d’associer deux d’entre eux. Ils ont réfléchi à la disposition de ces objets avant de les photographier sur un fond uni, avec un éclairage de studio. Ce premier contact a permis de comprendre les notions de cadrage, de mise au point, de déclenchement, dans le contexte spécifique de la photographie d’objets en studio.

Dans les temps de prise de vue qui ont suivi, les enfants ont pu piocher également dans les objets qu’ils avaient apportés, avec la contrainte de toujours imaginer un dialogue entre deux objets de nature différente : un objet artificiel et un objet naturel. Cette contrainte a stimulé leur créativité, elle leur a permis de jouer sur la composition, les échelles, le contraste des formes et des couleurs et sur les émotions provoquées par des objets étranges ou familiers.

Après chaque session de prise de vue, un choix des photographies était fait par chacun.e sur l’ordinateur, afin de sélectionner les images les plus réussies, tant du point de vue de la forme que du contenu.

Une présentation du mouvement surréaliste, qui a beaucoup utilisé cette poétique des objets, a complété l’atelier. À partir des œuvres de Marcel Duchamp, Meret Oppenheim ou Salvador Dalí, les enfants ont vu comment ces artistes proposaient eux-aussi un détournement ludique et poétique des objets.
Ils se sont amusés collectivement à dessiner un personnage en reprenant le jeu inventé par les surréalistes du cadavre exquis. Ce jeu s’est poursuivi par un cadavre exquis textuel. À partir d’une phrase écrite par chacun.e pour légender leurs photographies, la découpe et le mélange des verbes ont donné des phrases poétiques et absurdes, comme un écho aux murmures des objets.

En complément, leur a été également présentée une courte histoire des cabinets de curiosités ou ”chambres des merveilles” qui se sont constitués à partir de la Renaissance en regroupant des collections spectaculaires d’objets : naturalia (objets d’origine minérale, végétale ou animale), artificialia (des objets créés par l’homme) et exotica (des objets naturels ou ethnographiques, venus d’ailleurs) ou encore d’objets hybrides, œuvres d’art décoratif créées à partir d’un élément naturel, et des spécimens fabriqués de créatures fabuleuses, licorne ou sirène. Les enfants se sont émerveillés à la consultation de l’album “Monstres & Merveilles, cabinets de curiosités à travers le temps”, de Delphine Jacquot et Alexandre Galand  (Seuil Jeunesse, 2018).

Leurs productions de photographies et d’écriture ont été rassemblées sous forme de tirages mis en page dans un Leporello.

Stage-atelier conçu et animé par Magali Lambert, artiste et photographe, Ghyslaine Badezet et Florence Pilletdu service culturel et pédagogique de la MEP.

Avec la participation de : Angèle (7 ans), Aude (10 ans), Eva (7 ans), Floris (7 ans), Raphaël (7 ans),  Saskia (10 ans) et Solweig (9 ans).

Magali Lambert
Diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Magali Lambert conçoit sa pratique artistique en explorant les questions du rapport de l’homme à son environnement, de la coexistence du vivant et du mort. Sa démarche se fonde autour de la ritualisation de diverses matières laissées derrière. À partir d’histoires d’amour passées, d’objets de la vie quotidienne abandonnés, l’artiste crée ses propres collections visuelles symboliques, entre autobiographie et fiction. Son travail est peuplé de présences spectrales qu’elle convoque par le biais de la photographie, du dessin, de la sculpture, de l’écriture et de l’installation. À l’automne 2018, les éditions h’artpon publient sa première monographie Venus du jamais mort, avec un texte co-écrit par l’artiste et Michel Poivert, ainsi qu’un texte d’Emmanuelle Lambert.

 

En partenariat avec Négatif+ pour la réalisation des tirages.

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