Ce qu’il enregistre est à la fois drôle et terrible, aigu et poétique. Constat parfois et parfois pas de côté dans le réel, en écho à l’oeuvre, faite, comme on le sait, de tensions entre des pôles contraires, où se mêlent et s’opposent violence et douceur, tendresse et terreur. Avec l’humour, des éclats de rires sonores et même la gaminerie qui enchante tout cela et peut en bouleverser, parfois, la compréhension. Car si Claude Lévêque donne à voir notre univers dans son aspect sinistre, impitoyable, en même temps l’enfance, ses rêves et ses peurs, hante cet univers heurté, aussi noir et doré que le sont les contes d’ogres et de fées.
Connaissant ces photographies depuis longtemps, j’ai proposé à Jean-Luc Monterosso de les exposer : il avait déjà acquis de Claude Lévêque, pour la MEP, une vidéo qui sera projetée dans l’exposition. On n’y montrera aucun tirage encadré mais des images projetées selon différents rythmes, différents formats, accompagnées de deux néons, dans un dispositif intime cherchant à garder à ces images le statut qui est le leur: repérage, exploration, observation, recherche. Il s’agit là d’un voyage en images dans l’univers d’un artiste. D’un artiste majeur, en France, aujourd’hui. D’un artiste qui nous livre ici en somme son “journal” ou son carnet de croquis.
Un instant de rêve, naturellement, est une antiphrase, procédé qui consiste à exprimer une idée par son contraire.
Michel Nuridsany
Commissaire d’exposition
Michel Nuridsany
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