Charles Fréger

Charles Fréger
Majorettes

La démarche systématique de Charles Fréger ne vise pas à réaliser une série d'icônes, à la recherche d'une image définitive, emblématique de ce que serait une majorette. Au contraire, le sujet est considéré comme un tout où chaque image, chaque cadrage, chaque fond choisi, chaque modèle, chaque lieu représenté apporte sa part à l'ensemble du projet.

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La MEP

Charles Fréger est né en 1975, il vit à Rouen. Il a choisi de se confronter à la présence d’autrui à travers la pratique du portrait. Il ne s’agit pas, chez lui, de réaliser des portraits psychologiques ou “pittoresques” et donner ainsi une image personnalisée ou anecdotique de différents individus, mais bien plutôt d’aborder les personnes de l’extérieur, par leur inscription sociale. Il va sur le terrain, à la rencontre des sujets, sur le lieu même de leur activité, et, d’une certaine façon, il questionne leur “peau” sociale, c’est-à-dire tout ce qui d’une appartenance ou d’un choix se traduit en gestes, tenues, costumes. Une part repérable de cette socialisation passe par la tenue, l’uniforme qui, à la fois, est un outil adapté à des activités précises et la marque de reconnaissance d’une identité.

C’est dans ce sens qu’il a entrepris ses séries de “portraits photographiques et uniformes”, titre générique qu’il donne à son travail. Après ses séries volontairement resserrées “water-polo”, “pattes blanches”, “Miss” ou “Camouflages”, nul mieux que son approche des majorettes n’explicite son projet : entre 1999 et 2001, Charles Fréger a photographié une soixantaine de formations de majorettes sur une aire géographique définie, la région Nord-Pas-de-Calais. Sa démarche systématique ne vise pas à réaliser une série d’icônes, à la recherche d’une image définitive, emblématique de ce que serait une majorette. Au contraire, le sujet est considéré comme un tout où chaque image, chaque cadrage, chaque fond choisi, chaque modèle, chaque lieu représenté apporte sa part à l’ensemble du projet. C’est ce qui en explique l’ampleur, la diversité et aussi la subtilité. Chaque photographie, jouant de la transparence et de la retenue, ajoute une touche au tableau final. Le nuancier des signes et des attitudes dresse une peinture aboutie et éclairante des majorettes aujourd’hui.

Didier Mouchel
Responsable de la Mission photo “Pôle Image, Haute Normandie”

La galerie 779 (19 rue de Poitou, Paris) expose la série “Camouflage” de Charles Fréger du 17 janvier au 2 mars 2002.