Sommes-nous toujours en quête de ce que l’on reconnaît, et suis-je partout dans le monde un peu « chez moi » ?
Si les villes du sud que j’ai récemment photographiées évoquent Casablanca, c’est que les réminiscences affleurent plus nettement à Catane en Sicile, ou à Lisbonne, qu’à Saint-Omer…
Pourtant, ce qui s’ouvre au regard à travers un certain ensoleillement, une certaine lumière lors des journées d’été, semble construire une permanence, une étrange familiarité, quels que soient les territoires et les latitudes. Les humains et les lieux, pour peu qu’on s’y attache, portent nos élans intimes, provoquent des désirs, des interrogations fécondes, et finalement des images. Architectures du passé proche (années 20, 50…) et nature aménagée pour les loisirs constituent le socle de mon regard, tandis que surgissent des inconnus, des visages, des identités et situations nouvelles, que je tente d’apprivoiser et d’intégrer à mes paysages intérieurs.
La théâtralité latente dans ces images rappelle celle de 1955 Casablanca, l’une de mes précédentes séries, où la ville et ses habitants s’offraient déjà à la prise de vue de façon immédiate et spontanée. Toucher terre (Sud), s’envisage comme un monde où l’architecture, les paysages, et ceux qui y habitent, invoquent des constructions imaginaires antérieures, pour mieux les conjuguer au présent.
Commissariat : Dominique Brun Léglise
Exposition en partenariat avec l’Artothèque de Caen, l’Artothèque de Vitré et l’Espace 36 Saint-Omer
A l’occasion de cette exposition, un catalogue sera édité aux éditions Loco