Durban : ville et premier port d’Afrique du Sud, située dans la province du Kwazulu-Natal, Durban et sa banlieue comptent actuellement huit millions d’habitants. L’ethnie majoritaire est zoulou.
Squatter-camp : équivalents des bidonvilles, dont la plupart n’ont ni eau, ni électricité, les squatters-camp sont habités par la communauté noire qui ne peut se loger dans les township. Venus de la campagne environnante du Kwazulu-Natal, pour chercher du travail, les noirs ont investi des terres inexploitées par leurs propriétaires dans Durban et sa proche banlieue.
Hostel : ces foyers pour célibataires, qui peuvent servir de refuge de nuit, ont été créés à l’époque de l’apartheid pour loger la main-d’œuvre noire. Surpeuplés depuis la crise économique, les hostels regroupent la communauté noire selon les affinités régionales et politiques. Certains sont les fiefs de l’Inkata tandis que d’autres sont habités par les partisans de l’ANC.
Les photographies présentées dans cette exposition ont été prises en 1997 dans les hostels et squatters-camp de Durban, vestiges de la ségrégation raciale. Les stigmates de l’apartheid se perçoivent autant sur les visages, et sur les corps que dans les intérieurs. Au sein même des différentes communautés persiste une tension insidieuse. En s’immergeant dans ces lieux laissés pour compte, où la violence est rampante, Françoise Huguier a fait évoluer son travail photographique sur l’Afrique. À l’espace visuel plus abstrait du Sahel et à l’éclairage tout en finesse des visages, succèdent aujourd’hui des portraits meurtris et des natures mortes apocalyptiques, sculptés dans un clair-obscur. L’élégance et la sensualité sahéliennes laissent ainsi place aux corps abîmés saisis dans une lumière extrême.