Des photographies mises en scène par Charcot à la Salpêtrière, à la fin du XIXe siècle, aux reportages de Depardon sur San Clemente, des carnavals de fous de Diane Arbus aux hôpitaux psychiatriques d’Anders Peterson, les fous sont toujours baveux, tordus, ils se cognent la tête contre les murs, regardent de travers et nous terrorisent. Or les fous, certes fous pendant les crises, mènent pour beaucoup d’entre eux des vies à peu près ordinaires une fois sortis de l’hôpital. Cette image qui leur colle à la peau est bien éloignée d’une grande partie de leur réalité.
Dans le premier volet de ce travail, Jean-Robert Dantou a choisi de photographier des objets qui nous font entrer dans le quotidien de ces personnes décrites comme schizophrènes, bipolaires, souffrant de troubles obsessionnels ou de syndromes dépressifs. Avec l’idée de sortir du spectaculaire, de mettre à distance le stigmate, pour faire apparaître, derrière ces objets, des personnes.
Le photographe a installé son studio de prise de vue dans différentes institutions (foyer de postcure, hôpital psychiatrique, clinique de psychothérapie institutionnelle) en travaillant directement avec les patients ou les soignants sur des objets qui à leurs yeux faisaient sens.
Recherche : Solène BILLAUD , Pauline BLUM, Baptiste BROSSARD, Gaëlle GIORDANO, Hervé HEINRY, Samuel NEUBERG, William VEGA, Florence WEBER, Jingyue XING