En 2006 et 2008, Michèle Maurin fait deux séjours en Égypte, sur les traces de Gustave Le Gray, pionnier de la photographie, qui s’établit au Caire en 1864, et y restera jusqu’à sa mort vingt ans plus tard. Elle photographie la ville et ses habitants, à la recherche des lieux où Le Gray a vécu : la vieille maison arabe qu’il occupait rue Soq Al Zalat, dans le quartier d’El Gamaliya et Bâb el Khalq ; les bâtisses et jardins des européens, dans le quartier d’El Ezbekiya et du Mousky ; celui de Ghamra, qui abrite encore la belle demeure d’Adolphe Linant de Bellefont, ingénieur du canal de Suez. Les bâtiments historiques – palais, fontaines, mosquées ou mausolées – connus de Le Gray, côtoient les façades délabrées d’immeubles de béton, aux terrasses couvertes de gravats. Inspirée par le photographe visionnaire, Michèle Maurin a utilisé ses derniers négatifs noir et blanc polaroïd, au grain très fin. Elle les a interprétés sur du papier baryté argentique noir et blanc, avec des procédés de virages aux métaux précieux : or, sélénium, vanadium, cuivre, urane, confèrent ainsi minéralité, poésie et mystère à ces images subtiles, singulières et résolument contemporaines. Pierre Marc Richard expose huit photographies des deux domiciles successifs de Gustave Le Gray au Caire – reproductions couleur d’après originaux : tirages albuminés d’après négatifs verre au collodion ou tirages papier salé d’après négatifs papier –, ainsi que cinq ou six reproductions de photographies inédites de Le Gray, ou à propos de ce dernier, datant de cette période.
Michèle Maurin
Le Caire
À la recherche de Gustave Le Gray.