La photographie a partie liée avec la ville et son essor pendant la révolution industrielle. C’est à Paris, en 1839 que son invention est proclamée avec la présentation de saisissants paysages urbains réalisés par Louis Daguerre, à l’image du Boulevard du Temple. À cette époque, la longueur du temps de pose nécessaire à l’enregistrement de l’image sur une plaque de cuivre enduite d’argent – entre 20 et 30 minutes – limite l’utilisation à des prises de vue architecturales et exclut la visibilité des sujets en mouvement.
Dès lors, la photographie ne cesse d’accompagner, de documenter la ville et ses transformations, les événements qui en rythment l’existence, les monuments, mais aussi la banalité de son quotidien ou de ses espaces sans qualités.
Cet accrochage présente six grands photographes du XXe siècle qui ont arpenté la ville avec des motivations différentes, mais avec une attention commune à ce qui la constitue. Dans l’ensemble des images qu’ils ont produites apparaît un motif commun : les reflets de la ville dans les vitres et vitrines.
Images insolites, ces photographies jouent de la transparence et du reflet en fusionnant ce qui est visible dans le champ de vision du photographe, mais aussi son hors-champ, ce qui est derrière lui et qui se reflète dans les vitres.
Combinant des espaces extérieurs et intérieurs, ces photographies créent des perturbations visuelles offrant des représentations imaginaires, poétiques ou critiques de la ville.
Artistes présentés
Edouard Boubat (1923 Paris – 1999 Paris)
Brassaï (1899 Brasso, Roumanie – 1984 Beaulieu-sur-Mer, France)
Robert Frank (1924 Zurich, Suisse – 2019 Inverness, Canada)
Lee Friedlander (1934 Aberdeen, États-Unis – vit à New York, États-Unis)
William Klein (1928 New York, États-Unis – vit à Paris)
Saul Leiter (1923 Pittsburgh, États-Unis – 2013 New York)
Photo :
Saul Leiter, Snow scene, 1958
Collection MEP. Don de Howard Greenberg en 2009.
© Saul Leiter