Une ville changeante et insaisissable, mais en même temps idéale et métaphysique. Venise apparaît ainsi reflétée dans les vitres de ses propres fenêtres, à la fois éphémère et éternelle. Il ne s’agit pas de son double, mais d’une autre Venise, imaginaire, qui change de formes et de couleurs, qui répand sa présence dans des perspectives et des assemblages inattendus et dans des assemblages stupéfiants, où le concret s’unit à l’abstrait de manière picturale. Dômes, arbres, clochers, colonnes, nuages, statues et cheminées apparaissent, plus ou moins reconnaissables, dans l’encadrement des fenêtres des maisons et des palais.
Les textes, qui accompagnent les photographies de Riccardo Zipoli, sont tous dédiés au motif du reflet dans le miroir et sont extraits du recueil de poèmes persans de Bidel, poète, philosophe et mystique, qui a vécu en Inde et qui est l’un des plus grands représentants de la littérature persane.
À la fois motif littéraire et phénomène optique, le reflet réunit Orient et Occident, poésie et photographie, dans une étroite correspondance qui tient souvent ici de la mise en abyme.
Riccardo Zipoli vit et travaille à Venise. Il y pratique la photographie et y enseigne la langue et la littérature persanes au sein de l’Université Ca’Foscari.