Roberto Frankenberg

Roberto Frankenberg
Traces

La Shoah fait partie de mon histoire.

Mes grands-parents, ainsi qu’une grande partie de ma famille, sont morts dans les camps d’extermination en Pologne. Mon père compte parmi les seuls rescapés.
Lorsque j’étais enfant, il parlait peu de cette période. Plus tard, devant mon insistance, il a fini par accepter de raconter ce passé. J’ai fait avec lui deux voyages retraçant le parcours de sa déportation aux Pays Bas et en République Tchèque.
Mais il a n’a pas souhaité m’accompagner à Sobibor où sont morts ses parents.
Je décide de poursuivre seul.
Je découvre les camps d’extermination de Sobibor, Treblinka, Auschwitz-Birkenau, Majdanek, à la recherche de traces qui n’existent plus.
Sur ces sites retirés et bordés de forêts, je ne trouve que bâtiments et ruines… Parfois il ne reste aucun vestige visible, juste une clairière avec des plaques et des monuments commémoratifs.
Je suis touché de me trouver sur ces terres foulées par ceux qui ont disparu, de parcourir les chemins qu’ils ont parcourus, de voir les paysages qu’ils ont vus.
J’éprouve le besoin de traduire cette expérience en images, de photographier l’absence, la mémoire…
De photographier ce que l’on ne voit pas.

Commissariat : Modds, Marie Delcroix et Olivia Delhostal

Image en une : Roberto Frankenberg, Camp d’extermination de Birkenau, barraquements, juillet 2012 ©Roberto Frankenberg