Par sa volonté d’aller au plus près de la photographie et d’en analyser tout autant les pouvoirs de reproduction et de représentation que les propriétés matérielles et mécaniques, Roberto Pellegrinuzzi approche ses sujets en empruntant au modèle scientifique ses procédés d’observation, de dissection, de classification et de collection.
Dans ses plus récentes recherches en macrophotographie, plusieurs fragments d’un visage photographié centimètre par centimètre sont assemblés et épinglés de manière à en rabattre le modèle sur un seul plan. Ainsi agrandis, ces troublantes images anatomiques d’écorchés, avec leur peau détachée de la chair et qu’on étire sur un plan afin d’en montrer toute la nature.
Pellegrinuzzi ne recherche pas la vérité du corps, mais bien celle de la photographie. Plutôt que de viser la ressemblance scientifique, il s’attache à la vraisemblance du rendu photographique, en toute conscience des effets de miroir déformant qu’un tel médium induit sur le réel.
Commissaire : Louise Déry
L’exposition ” Roberto Pellegrinuzzi ” est produite par la galerie de l’UQAM dans le cadre de printemps du Québec en France. Elle bénéficie également de l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada et du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada.
Note biographique :
Roberto Pellegrinuzzi est né en 1958 ; il vit et travaille à Montréal. Depuis la fin des années 80, l’artiste développe une approche de la photographie attachée aux détails de la réalité extérieure, qu’il transpose en images dotées d’un fort pouvoir poétique et il instaure un rapport inédit entre la photographie et l’espace tridimentionnel au sein d’installations monumentales. Il expose régulièrement à Paris, à la Galerie patricia Dorfmann. Son travail a également été présenté à Strasbourg, Metz, Mulhouse, Troyeset, récemment, au Studio d’Arte Pino Casagrande à Rome, dans le cadre de l’événement Orissonte Québec.
Exposition réalisée avec le concours de Picto.