Rogério Reis

Rogério Reis
Micro-ondes

L'exposition présente une installation Micro-ondes, devoir de mémoire sur les pratiques particulièrement violentes et barbares en cours au Brésil.

Galeries

La MEP

Né à Rio de Janeiro en 1954, Rogério Reis a longtemps pratiqué le photojournalisme en collaborant avec les principaux journaux et magazines brésiliens et étrangers. Il s’est ensuite consacré, à partir des années 1990, à des projets personnels.

L’exposition présente une installation Micro-ondes, devoir de mémoire sur les pratiques particulièrement violentes et barbares en cours au Brésil.
En effet, dans certaines favelas de Rio, de jeunes trafiquants d’armes et de drogue torturent et condamnent à mort leurs ennemis dans des “micro-ondes”, sorte de crématoriums improvisés dans des pneus arrosés d’essence auxquels ils mettent feu. Cette “méthode” ne laisse aucune trace des corps calcinés, les victimes ne peuvent être identifiées par la police et les coupables sont, de ce fait, rarement jugés.

Cette barbarie s’opère au grand jour dans certains bidonvilles, sur une population pauvre et non protégée par les pouvoirs publics. Quand ils le peuvent, les habitants, malgré le manque d’instruction et de travail, dénoncent ces crimes aux autorités.

Ces photos en noir et blanc, insérées dans des pneus, sont le résultat de reportages sur la violence que Rogério Reis a réalisés pour la presse, dans les années 80, en association avec un ami journaliste, assassiné au “micro-onde” en 2002. Son ami effectuait un reportage pour une chaîne de TV où il dénonçait la vente de drogue aux adolescents des banlieues. Ses assassins sont aujourd’hui en prison.

Les photos couleurs qu’il a réalisées en 2004, également insérées dans des pneus, rendent hommage à un autre de ses amis, lui aussi victime de torture à la fin des années 70 pendant la dictature militaire brésilienne.

Exposition réalisée dans le cadre de la première édition du festival PHOTOQUAI, initié par le Musée du Quai Branly.

Image en une : sans titre, Série “Micro-Ondes”, 2004 © Rogério Reis/Agence Tyba