La MEP invite l’artiste français Thomas Mailaender à investir ses espaces pour une Carte Blanche qui pousse le champ des expérimentations photographiques, lui consacrant ainsi sa première grande rétrospective à Paris.

L'exposition

Située au croisement de plusieurs disciplines, la pratique artistique de Thomas Mailaender interroge le rôle et la fonction première de l’image par une approche protéiforme de la photographie. Artiste multimédia basé à Marseille, Mailaender poursuit de nombreuses recherches visuelles par l’utilisation de différentes techniques photographiques mais aussi par l’ajout de matériaux singuliers réinvestis dans un contexte muséal.

Ses installations, souvent monumentales, interrogent la place de l’image et sa matérialité dans nos sociétés par l’incorporation de photographies trouvées sur Internet mais aussi dans des brocantes et des marchés aux puces. Collectionneur invétéré d’images anonymes, Thomas Mailaender a rassemblé un corpus de plus de 11 000 documents dans une importante collection intitulée « The Fun Archaeology », dont une partie sera présentée. Explorant les archives du numérique, l’artiste y déniche des images vernaculaires, souvent insolites, qui mettent en exergue l’absurdité des comportements humains. Symptomatiques de nos sociétés ultra-connectées, les sujets explorés par l’artiste questionnent l’image comme objet institutionnel et sa réappropriation à des fins artistiques.

Cette Carte Blanche se présente sous la forme d’un laboratoire photographique expérimental en évolution constante où la richesse des propositions visuelles revisite notre rapport aux images et ses conséquences quotidiennes. Évoluant au gré des propositions de l’artiste, l’exposition remet au centre de ses préoccupations le processus créatif et sa légitimation en tant que tel. S’éloignant du cadre traditionnel d’une monstration plastique et visuelle, l’exposition Les Belles Images a donné lieu à un grand réaménagement des espaces de la MEP.

L’exposition réunit un vaste ensemble d’anciennes et de nouvelles pièces spécialement conçues pour l’occasion, telles que « Fail Anthology », « Extreme Retouch » ou encore « Chemical Room », une installation immersive pensée comme une exploration du support photographique. Le parcours présente entre autres « Les Belles Images », série éponyme, dans laquelle l’artiste réinvestit des photographies provenant d’agences de presse, mais également les séries majeures « Extreme Tourism », « Gone Fishing », ou d’autres, comme « Illustrated People ». Enfin, la série « Life and Adventures of a Silver Woman on Planet Earth » revient sur la vie et l’engagement de Rosemary Jacobs, une militante américaine victime des ravages du nitrate d’argent, qui a utilisé la photographie pour documenter son histoire et dénoncer l’utilisation de ce composé chimique à des fins médicales.

Thomas Mailaender

Thomas Mailaender © David Luraschi

Thomas Mailaender est né à Marseille en 1979. Il a étudié aux Arts Décoratifs de Paris puis à la Villa Arson de Nice. Il vit et travaille entre Marseille et Paris et est représenté par la galerie Michael Hoppen à Londres. Connu pour son utilisation d’un large éventail de techniques, il emploie divers matériaux, se réappropriant des images provenant d’Internet ou issues de ses propres archives. Collectionneur obsessionnel et passionné par les installations immersives, Thomas Mailaender met son ingéniosité au service de sa capacité à concevoir des expositions créatives toujours teintées d’humour et d’originalité.

Le travail de Thomas Mailaender a été exposé dans de nombreuses institutions françaises et internationales et présenté au sein d’expositions collectives telles que Do Disturb (Palais de Tokyo, Paris, 2017), Iconoclasts: Art Out of the Mainstream (Saatchi Gallery, Londres, 2017-2018), Performing for the Camera (Tate Modern, 2016), From Here On (Rencontres d’Arles, 2011), Back to the Future show (FOAM, Amsterdam, 2018), Don’t! Photography and Art of Mistakes (SFMOMA, 2019) ou encore lors d’une installation déambulatoire de The Fun Archeology (MUCEM, 2021). Sa première rétrospective européenne, The Fun Archive, est organisée au NRW Forum de Düsseldorf en 2017, deux autres expositions personnelles suivront, Ultraviolets à la Chambre, Strasbourg en 2022 puis, Lumière Passion au Centre Photographique Marseille en 2022.

Les œuvres de Thomas Mailaender sont conservées dans des institutions du monde entier, notamment au Musée National de l’Histoire de l’Immigration à Paris, au Fonds national d’art contemporain à Paris, au Musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, Sérignan ou encore au MONA, en Tasmanie.

Thomas Mailaender a également publié de nombreux livres d’artistes et a bénéficié de plusieurs résidences, notamment à la Société Française de Photographie (2013), à l’Archive of Modern Conflict (2014), ou encore au LVMH Métiers d’Art (2018). En qualité de curateur, il a signé les expositions Hara Kiri (Rencontres d’Arles 2016) et Photo Pleasure Palace avec Erik Kessels (Unseen, Amsterdam, 2017). En 2015, il a reçu le prix du livre photo de l’année lors de l’édition 2015 des Aperture Foundation PhotoBook Awards.

Thomas Mailaender © David Luraschi

  • De la série « Illustrated People », 2013 © Thomas Mailaender

  • De la série « Extreme Tourism », 2011 © Thomas Mailaender

  • De la série « Gone Fishing », 2016 © Thomas Mailaender

  • De la série « Bookworm », 2021 © Thomas Mailaender

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