S’appuyant sur un protocole précis, la photographie de Valérie Belin frappe par son caractère à la fois spectaculaire et dépouillé, ainsi que par une rigueur qui n’autorise aucune projection ou dérive narrative.
Son travail peut être considéré comme une tentative obsessionnelle d’appropriation du réel où le corps, au sens large du terme, joue un rôle déterminant. Lorsque le corps n’est pas, à proprement parler, présent dans l’image, une figure, par sa forme allusive, surenchérit l’idée de sa dématérialisation ou de son absence. Lorsque, au contraire, le corps est explicitement représenté, c’est à l’état de décor ou d’objet. Ce traitement particulier des êtres et des choses dans son travail participe d’un intérêt pour une forme d’abstraction dans la photographie.
La frontalité absolue du point de vue, l’absence de contexte et la monumentalité des formats donnent valeur d’icône aux divers sujets choisis pour leur puissance à convertir leur image en une forme d’évocation de l’absence. Particularismes, transformations corporelles, son travail photographique transcende les questions identitaires pour sonder une certaine forme d’existentialisme. Dans le cas des êtres, comme des objets, les sujets chez Valérie Belin, se montrent au-delà de ce qu’ils sont à première vue, au-delà d’eux-mêmes.
L’exposition a été réalisée en collaboration avec le Musée Huis Marseille d’Amsterdam et le Musée de l’Elysée de Lausanne, avec le soutien de Neuflize Vie et en partenariat avec le Figaroscope.